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jeudi 19 février 2015

Une astuce simple


Entretenir sa canne tenkara est quelque chose de vraiment indispensable au pêcheur qui veut en profiter longtemps. On peut se contenter de croire naïvement au mythe des truites casseuses de cannes ou faire preuve d'un peu de bon sens et admettre qu'on fait partie des pêcheurs négligents qui cassent eux-mêmes leur matériel.

Quand on pêche avec une canne négligée et qu'on prend des truites avec cela provoque presque inévitablement des coincements sur les éléments de celle-ci. 
On a alors le réflexe de prendre les deux éléments qui ne coulissent pas et de forcer sur ceux-ci dans l'espoir de les faire coulisser. 


La pression exercée verticalement sur les éléments est bien trop élevée et vous pourriez avoir la mauvaise surprise de casser le tressage d'un (ou des) élément(s). Les cannes tenkara ont une cloison en fibre de carbone très fine qui est conçue pour résister à la courbe créée par un poisson qui essaie de se libérer de votre hameçon mais absolument pas à la pression verticale exercée par des mains ou un quelconque outil. Ce n'est de toute façon pas bon de procéder ainsi puisque vous exercez votre pression de toute façon dans la mauvaise direction.

Munissez vous de deux morceaux de bulgomme, cette fameuse mousse anti-dérapante vous permettra de tenir efficacement chaque brin de la canne et absorbera une partie de la pression de vos doigts sur chaque brin. 


Posez votre canne sur une table, faites passer sous l'élément dans lequel vous voulez faire coulisser l'élément suivant un morceau de bulgomme. 


Placez également un morceau de bulgomme sous l'élément que vous souhaitez faire coulisser dans le brin précédent puis resserrez vos doigts autour de chaque élément. 


Grâce aux deux morceaux de mousse antidérapante vous pouvez tenir fermement chaque élément et les faire coulisser. Prenez soin de tenir chaque élément près du bout du plus gros brin. Imprimez un léger mouvement tournant à un ou au deux éléments. 

J'espère que cette astuce vous sera utile mais que vous n'en oublierez pas pour autant qu'il est nécessaire et indispensable d'entretenir sa canne. 

dimanche 15 février 2015

Kujaku Ken-bari

J'avais prévu hier d'aller voir l'état des ruisseaux environnants mais la pluie et le vent m'en ont dissuadé et j'ai passé une bonne partie de la journée à parcourir ma bibliothèque de pêche sans but précis et comme parfois le hasard fait bien les choses je suis tombé dans un ancien numéro du magazine Headwater sur une photo d'une mouche traditionnelle qui m'a inspiré parce qu'elle correspond toute à fait à l'idée d'une vraie mouche de pêche. Elle me rappela d'ailleurs des échanges récents avec Anthony Naples sur les montages traditionnels et la régionalité.

J'ai donc profité de cette occasion pour faire une fiche de montage. Le nom de ce montage n'a rien de mystérieux et il est même explicite: la "mouche paon". Conforme au modèle original qui est une mouche noyée j'ai monté cette mouche sur un hameçon fort de fer. 

1- Fixez dans votre étau un hameçon VMC 9408 de taille 8 et fixez le fil de montage par des spires jointives de fil de montage.
     

2- Sélectionner 1.5 cm de soie naturelle, formez une boucle que vous fixez sur l'hameçon par des              spires jointives de fil de montage.


3- Voici ce que vous devez obtenir. 


4- Réalisez un sous corps avec des enroulements de fil de montage à spires jointives jusqu'à la                 courbure de l'hameçon.


5- Sélectionnez sur un sabre de faisan trois fibres. 


6- Fixez ces trois fibres à la courbure de l'hameçon puis coupez l'excédent.


7- Sélectionner trois herls de paon et fixez les à la courbure de l'hameçon.


8- Enroulez les herls de paon autour du fil de montage afin de solidifier le corps de votre mouche.


9- Enroulez les herls de paon autour de l'hameçon sur trois tours, bloquez les avec le fil de montage         puis coupez l'excédent.


10- Sélectionnez une plume de cou de coq noir et fixez la par son rachis devant les herls de paon.


11- Enroulez cette plume autour de l'hameçon sur deux tours puis bloquez la avec le fil de montage et     coupez l'excédent.


12-Faites quelques tours de fil de montage supplémentaires pour obtenir une tête à la forme régulière puis bloquez le fil avec un whip finish. 


13- Coupez le fil et finissez la tête avec un point de colle. Et voici le résultat:


mercredi 4 février 2015

Une variante de kenbane kebari

Quand je vais à la pêche, que ce soit pour deux heures ou la journée, j'ai toujours sur moi un sac plastique ziploc dans lequel je stocke les divers matériaux que je trouve aussi bien sur le chemin qu'au bord de l'eau. 
A l'approche de la saison de la pêche à la truite j'ai ressorti ce sac du tiroir où il était rangé depuis près de 6 mois, non pas que je sois pris d'une frénésie de montage de dernière minute mais monter des kebari à l'ancienne avec des matériaux gratuits me plaît de plus en plus. 

Ce matin en ouvrant ce sac je suis tombé sur une aile de merle...


Comme vous le savez je suis un fervent amateur de montages traditionnels et avec ce type de plumes je me suis dit que j'allais rester dans les montages classiques avec une variante de kenbane kebari. Elle est traditionnellement montée avec des plumes de faisan mais je n'en aurai de retour en stock que dans quelques jours. 



Il faut tout d'abord aplatir le rachis de la plume ce qui permet de diminuer sa taille et facilitera ensuite son utilisation. 



La seconde étape consiste a débarrasser l'intérieur du rachis de son contenu à l'aide d'une aiguille. Cette opération est à réaliser doucement pour ne pas transpercer le demi rachis ce qui le rendrait inutilisable.


Le reste du montage est des plus classiques. J'ai utilisé un hameçon Tiemco 100 en taille 14, du zenmai, un fil de cuivre doré, la plume de merle et une soie de montage 6/0 orange brûlé.
 J'aime de plus en plus prendre mon temps pour monter des mouches, je n'en monte qu'un petite quantité à chaque session. Je ne cherche pas du tout la productivité mais plutôt le plaisir d'un ouvrage artisanal que je fais de la façon qui est selon moi en harmonie avec mon tenkara.


Si je devais résumer mon approche du montage de mouches aujourd'hui j'écrirai "compatible avec la pêche". Comme la plupart des pêcheurs à la mouche j'ai longtemps attaché une grande attention à l'esthétisme de mes montages mais aujourd'hui je me dis que nous regardons des mouches immobiles et sèches dans l'espoir que les truites qui les verront en mouvement sous l'eau les regardent de la même façon que nous or je ne crois pas qu'une truite ait la moindre idée de ce qu'est une mouche artificielle. Et vous, savez-vous comment les truites vous regardent?