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dimanche 21 juin 2015

Dernière sortie sur le Chéran

Après une nuit de sommeil réparateur et réveillés aux aurores on prît le temps d'un petit déjeuner dans une atmosphère des plus sereines: le Chéran n'était qu'à quelques mètres de nous et les conditions météo promettaient d'être très favorables. C'était la dernière ligne droite de mon séjour dans la Yaute alors je prenais mon temps et appréciai chaque instant. 


Une fois en tenue de pêche nous descendions tranquillement en aval pour y trouver un secteur moins fréquenté que celui où nous avions installé notre bivouac. Ce secteur est facilement accessible, il est en plus connu des moucheurs locaux mais je ne sais pas si ils trouvent leur bonheur car les deux pêcheurs que nous avions croisé la veille après le coup du soir n'étaient pas particulièrement souriants. 


Nous pêchions en sèche, les résultats se firent un peu attendre mais il était peut-être un peu trop tôt. 
Nous avions pris deux cannes très différentes: une Oni type 2 et une Nissin Kawashi 390. Nous avons pêché ce matin là avec des lignes coniques Fujino de 5 et 10 mètres. La température montant, les prises se firent régulières. 


Après avoir pêché deux heures dans une partie très large de la rivière nous arrivions à un endroit plus resserré alimenté par un entonnoir quelques mètres en amont...L'endroit idéal pour des truites. Je suivais Christophe qui prospecta ce spot en sèche sans résultat mais à peine avions nous monté de quelques mètres qu'en nous retournant nous observions un gobage sous la voûte d'un arbuste. 


"Tu as vu le gobage sous les branches?"
"Bien sûr! Je peux essayer quelques chose"
"Fais toi plaisir!"
Christophe me tendit la Kawashi, je coupai le bas de ligne et remettai la sèche dans ma boîte pour la remplacer par une de mes noyées fétiches, un modèle qui me suit partout depuis très longtemps. Je lancai et dès que la mouche arriva à la périphérie du courant principal elle fût prise. La touche fût très brutale. Les truites du coin sont très combatives même si elles ne sont pas grosses, ce sont de superbes partenaires pour un pêcheur au tenkara.  


Il devait y avoir une belle concentration de truites dans ce pool et elles étaient vraisemblablement en attente de nourriture car chaque lancer me fît prendre une truite. Elles firent toutes preuve d'une belle combativité pour des truites de taille modeste. 


Après plusieurs prises je passai la canne à Christophe et comme c'est un  bon pêcheur je n'eus rien à lui expliquer sur la pêche en noyée.


Il avait parfaitement compris en me regardant faire l'utilisation du courant pour atteindre l'endroit et la profondeur souhaité et il fût lui aussi récompensé par des captures. 


Après avoir fait un beau remue ménage sur ce pool nous décidions de pêcher en amont où nous attendaient quelques truites qui nous firent l'honneur de mordre à nos mouches. Nous avions fait le plein de sensations fortes et nous ne ressentions pas le besoin de prendre plus de truites, d'ailleurs nous ne savions pas combien nous en avions trompé en deux jours et ça n'avait pas grand intérêt. Mon road trip s'approchait de son épilogue et j'étais satisfait de ce que j'avais vécu pendant quelques jours au Tenkara Fest puis en compagnie d'une personne de grande qualité doublée d'un excellent pêcheur. 


Après sept heures de conduite j'étais revenu à mon point de départ. Je pense à l'avenir renouveler ce genre d'expérience qui est très enrichissante quand elle se fait avec des personnes sincèrement passionnées par cette technique de pêche car cela permet de découvrir non seulement des rivières inconnues mais aussi et surtout de vous enrichir de leur propre expérience du tenkara. 

vendredi 19 juin 2015

Tenkara sur le Haut-Chéran

Après avoir traversé un dernier bourg nous nous engagions sur une petite route de montagne où après quelques kilomètres nous nous arrêtions sur le bas côté pour nous livrer à notre activité préférée: pêcher. D'un côté la route montait raide dans les bois et de l'autre elle passait le torrent tant convoité: le Chéran.
Les conditions météo étaient très favorables à la pêche comme nous l'avions constaté tôt le matin, la température était d'à peine 18°, le ciel était légèrement couvert et il n'y avait quasiment pas de vent. Cette journée commençait donc sous de très bonnes augures. 
Christophe me dit qu'avant toute chose il voulait pêcher un peu en aval du pont qui enjambe la rivière où il avait repéré plusieurs truites lors d'une précédente visite. Je le laissai donc passer en tête. 


La première truite fût prise rapidement, elle était très belle et sa robe grise lui allait très bien. 


Cette superbe truite dûment relâchée nous avancions à pas de loup à l'approche du pont où effectivement il y avait bien des truites postées mais la rapidité à laquelle elles firent demi tour vers leur cachette après avoir foncé comme des missiles vers la mouche sèche à son passage dans leur champ de vision me surpris. Christophe n'insista pas et avant de passer de l'autre côté du pont où le torrent est bien moins large il replia sa canne pour mettre en action un modèle plus court que la Oni. 


Ce pont marque de façon presque physique le passage vers la partie sauvage du torrent, bien plus étroit et qui coule entre des berges très boisées. Ayant tous deux passés le pont nous jetions un dernier coup d'oeil aux deux postes d'où les truites avaient surgi. Elles avaient faim mais pas au point d'aller passer un moment dans une épuisette!


Je préparai la Nissin Royal Airstage 320 avec une ligne courte en monofilament, un bas de ligne de 60 centimètres et une mouche sèche pendant que Christophe observait le torrent avant de passer à l'action...


Ma mouche sèche "haute visibilité" comme dirait l'autre combiné au talent de Christophe donnèrent des résultats positifs immédiatement...


Nous pêchions en binôme avec une seule canne donc nous pêchions à tour de rôle, nous n'étions pas en compétition donc ça n'aurait pas eu beaucoup de sens de pêcher des postes déjà pêchés et de toute façon comme me le fît remarquer mon ami à juste titre sur ce type de torrent à l'eau limpide on a droit qu'à un essai par poste. 


J'appliquai ce que le Nant des Vaches m'avait enseigné le matin même c'est à dire posé précis et concentration maximum pour des ferrages rapides et efficaces et sans me vanter je pense que la leçon a été assimilée rapidement car je n'ai raté quasiment aucune truite cet après-midi là. J'eus même la très agréable surprise de prendre une truite de belle taille et à la robe très différente de celles des autres c'est à dire presqu'aussi jaune que celle d'une truite Normande. 


Le Chéran fût généreux avec nous toute la journée et nous avons pris bon nombre de truites de façon très régulière.



Pêcher en binôme et à tour de rôle n'est pas dans mes habitudes mais c'est vraiment intéressant quand c'est pratiqué avec bon esprit, on apprend beaucoup en observant l'autre. Je remercie sincèrement Christophe de m'avoir fait découvrir le Chéran qui pour moi est l'archétype de la rivière montagneuse: peu profonde, au courant puissant et peuplée de poissons très rapides.


Ne voyant pas le temps passer nous nous rendîmes compte de l'heure par la baisse de la température, sans même s'en apercevoir nous avions pêché pendant des heures sans pose! Absorbés par le Chéran. Il était près de vingt heures quand nous escaladions un gros bloc afin d'accéder à un point de berge pas trop encombré qui nous permettrait de rejoindre le chemin qui nous ramènerait à notre point de départ.

Revenus à l'endroit où nous avions laissé le véhicule je crois pouvoir dire que nous étions fatigués mais comblés par cette journée de pêche. Le matériel de pêche rangé nous reprenions la route vers l'endroit où nous allions bivouaquer: Sparte.


Une Sparte somme toute assez confortable et où la cuisine est tout simplement excellente!


Après ce festin dont je garderai le secret nous nous endormions à quelques mètres seulement de l'endroit où nous allions pêcher le lendemain...

jeudi 18 juin 2015

Le nant des vaches

Après avoir quitté l'Ardèche je devais me rendre en Haute Savoie pour y rencontrer un ami aussi passionné de tenkara que moi mais il se trouvait que mes projets pour le premier jour de mon passage dans la Yaute se ferait en solo. Je fis une magnifique randonnée jusqu'aux Chalets de Sales qui restera un excellent souvenir pour moi. Je la finis par une brève sieste sur Le Grand Pré avant de redescendre vers Sixt Fer à Cheval et la prochaine destination de mon périple Savoyard.


Je pris largement le temps d'apprécier chaque recoin de ce paysage grandiose avant de le quitter et d'aller à la rencontre de Christophe pour ce qui allait être à n'en pas douter une "rencontre au sommet". Après une soirée dantesque et une nuit de repos nous nous levions tôt pour notre première destination: le Haut Chéran.
Nous avions quitté le domicile de Christophe depuis à peu près une demie heure quand il arrêta son véhicule au bord d'une petite route et coupa le contact. J'étais pour le moins interloqué et me demandai même si il ne s'agissait pas d'une blague car il ne coulait au bord de cette route qu'un infime filet d'eau cristalline. Nous descendions du véhicule et Christophe m'invita à prendre ma canne Oni type II, une ligne courte et une mouche sèche.
Après avoir préparé le matériel je suivais mon ami à l'approche de cet improbable ruisseau et aperçus subrepticement plusieurs truites fuir vers l'abri le plus proche à notre vue! J'approchai très lentement d'un poste où Christophe m'indiqua avoir déjà pris une belle truite et alors que ma mouche était encore suspendue au dessus de l'eau la truite en question bondit hors de l'eau pour se saisir de la mouche! Nous n'en revenions pas et éclations de rire comme des gamins. Je pense que ce souvenir sera très longtemps gravé dans nos mémoires.


Après avoir repris nos esprits et traversé la route nous abordions le plus discrètement possible les autres postes qui étaient un peu plus larges. Si j'avais été invité a mettre une ligne courte c'est que Christophe pêche ce type d'improbable ruisseau en posant sa kebari sur l'eau et comme je le remarquai une ligne électrique passe juste au dessus de nos têtes. Je ratai le première à cause d'un ferrage trop lent. Je me concentrai au maximum, un peu désarçonné par le fait de devoir viser un point précis sans fouetter ma ligne, et la réaction ne se fit pas attendre: une truite avait foncé hors de sa cachette sur ma mouche! Même si je ne suis pas un grand amateur de pêche en sèche j'étais quand même heureux d'en avoir monté quelques unes et de prendre des truites avec.


Christophe prît le relais quelques mètres en amont mais les truites présentes ne se firent pas leurrer et c'est sans amertume qu'il replia la canne. Nous ferons quand même un arrêt sur le chemin du retour au poste où nous avions vu la truite sauter, quel souvenir!


J'avais passé avec succès ce sympathique challenge et c'est avec le sourire que nous reprenions la route vers notre prochaine destination...

dimanche 14 juin 2015

Tenkara sur la Beaume

Je devais quitter l'Ardèche le lendemain du Tenkara Fest et sachant que j'allais avoir quelques heures de conduite à faire je voulais faire une dernière sortie de pêche dans cette région sans trop me fatiguer. Après avoir consulté une carte de ce département je choisis tout simplement d'aller découvrir la rivière la plus proche de Lablachère où j'habitais pendant mon séjour: la Beaume.
Pour avoir des chances de trouver des truites en activité je me levai aux aurores et arrivai sur les bords de la rivière dès 7 heures 30 mais j'allai me rendre compte rapidement qu'avec des températures supérieures à 35° tous les jours les truites étaient bien plus matinales que cela...


L'eau étant basse et claire je mettais mes lunettes avant de préparer ma canne et tentai de repérer quelque truite et j'en vis quelques unes mais elles étaient toutes lovées contre les pierres, au repos dans les rares zones d'ombre. Cette portion de rivière étant classée en seconde catégorie je me dis que j'avais sûrement de grandes chances de croiser d'autres espèces dans le secteur et alors que j'observai la rivière je vis de nombreux gobages à quelques mètres de moi en aval. Je préparai ma canne sans précipitation et bien que n'ayant pêché qu'une fois dans une rivière Ardèchoise je n'avais pas beaucoup de doutes sur l'identité de ces poissons très actifs en surface.
Je nouai à mon bas de ligne un sedge de facture très simple: corps en dubbing de CDC et aile en poil de chevreuil. 


Le résultat ne se fît pas attendre: chaque lancer fît monter une sofie sur le sedge. Quand celui-ci fût complètement imbibé de mucus et d'eau il ne flotta plus et j'en profitais pour faire une pause et remonter un peu la rivière. 


Assis sur une pierre je regardais la rivière couler devant moi et les gobages ne se firent pas plus discrets mais moins nombreux...Des truites? J'en vis plusieurs au repos dans les zones calmes à la périphérie du courant principal mais il était maintenant près de 9 heures et il commençait à faire chaud, trop chaud pour qu'une truite daigne se déplacer pour venir chercher mon sedge. 


Je lançai mon sedge en amont du courant et m'évertuai à le faire flotter au mieux pour mieux tromper les occupants des lieux qui semblaient s'intéresser à tout ce qui s'échouait dans cette zone et les prises s'enchaînèrent à un bon rythme. 


C'était bien des chevesnes! Ca ne me décevait pas puisque je savais dès mon arrivée qu'il y avait bien peu de chance de voir des truites en activité et il faut savoir tirer son parti des conditions dans lesquelles on pêche. Je viens de lire un article d'un blogger Américain selon lequel la pêche est une activité qui est constituée à 90% de frustration et de 10% de plaisir et je ne suis évidemment pas de cet avis car si je ressentais autant de frustration dans mon exercice de la pêche j'aurais arrêté depuis très longtemps d'y aller. Je vais à la pêche depuis mon enfance et j'y prends toujours autant de plaisir. 
Ayant de la route à faire l'après-midi je devais éviter de me fatiguer et je décidai donc de finir cette sortie à cet endroit et y prenais un bon nombre de chevesnes. Ce fût évidemment facile au début mais après avoir fait pas mal de remue ménage cela fût un peu plus technique. 


Vers 10 heures 30 je repliai ma canne et reprenai le chemin qui mène au hameau où j'habitais pendant mon séjour en Ardèche. Sur le chemin je croisais un groupe de baigneurs donc j'avais bien fait de ne pas insister plus longtemps.
La Beaume est une belle rivière mais elle est sûrement plus riche de possibilités par des températures plus basses donc il faudra que je revienne...

vendredi 12 juin 2015

Le Tenkara Fest 2015

Il y a plusieurs mois Eric Robert et moi-même décidions d'organiser une rencontre dédiée au tenkara en Ardèche car nous pensions qu'avoir mis sur pied nos blogs respectifs et un forum étaient évidemment de bonnes choses mais que ce serait encore mieux de faire se rencontrer les pêcheurs au tenkara. Le forum dédié au tenkara fonctionne bien, on se respecte et chacun a le droit de donner son avis et c'était donc logique d'organiser cette rencontre.  Nous avons rapidement choisi l'Ardèche et le domaine des Pêcheurs Ardèchois parce que l'endroit nous inspirait et que le sympathique propriétaire des lieux était d'accord pour accueillir notre groupe. 


J'arrivai sur le site le samedi matin vers 8 heures et je constatai être le premier arrivé ce qui ne me surpris pas car j'habitais pendant mon séjour en Ardèche à environ cinquante minutes de conduite de Monstelgues alors que les autres participants, à l'exception d'Edouard, devaient venir des départements voisins. A mesure que les participants arrivaient la conversion s'enrichissait et en écoutant les autres pêcheurs présents je comprenais pourquoi ils étaient là: la plupart d'entre eux avaient une longue expérience de la pêche mais ne se satisfaisaient plus du snobisme ridicule d'un certain microcosme et le tenkara leur semblait être porteur d'un état d'esprit de simplicité et de convivialité qu'ils n'avaient pas trouvé ailleurs.
Il allait faire aussi chaud que la veille selon les prévisions météorologiques et nous décidions donc de nous mettre à pêcher pendant qu'il faisait encore frais. Le premier à prendre un poisson fût Eric qui ouvrit le bal avec un saumon de fontaine qui ne résista pas à une petite mouche noyée noire. 


Christian, un débutant au tenkara mais moucheur expérimenté, prit rapidement sa première truite et il a adoré la sensation ressentie sur sa Royal Airstage qui quelques minutes avant était encore dans son emballage d'usine. Une démonstration supplémentaire que simplicité et réussite vont de pair en matière de pêche. 


Pour ma part je pêchais aussi avec une petite noyée noire en début de matinée mais la température montant les poissons devinrent de plus en plus intéressés par tous les insectes qui s'échouaient à la surface de l'eau et je décidai donc de changer de mouche pour passer en sèche. Les truites et saumons de fontaine étaient très actifs et montaient sans hésiter sur nos imitations. 


Le Tenkara Fest fût aussi l'occasion de rencontrer Jérôme Rolland, le très sympathique designer qui a créé le logo de ce blog, et de Manu Galiana. Ce jeune pêcheur à la mouche fît preuve tout au long de la journée d'une belle maîtrise technique. C'est vraiment rassurant qu'un personne sincèrement intéressé par le tenkara comprenne en deux minutes comment attraper sa ligne et mettre un poisson à l'épuisette dans les règles de l'art. Le "hand-lining" consiste quand un poisson a pris votre mouche à attraper votre ligne de votre main libre puis à placer votre ligne dans la main qui tient la canne et vous avez ainsi la possibilité de mettre seul votre poisson à l'épuisette. Simple et efficace. 


Ca faisait des années que je n'avais pas pêché en sèche et je dois dire que j'y ai pris un plaisir certain car dans les plans qui étaient notre terrain de jeu l'eau est vraiment très claire et comme le truites étaient à l'affût en permanence c'était amusant de les voir arriver sous la mouche pour la prendre. 


La matinée passa vite, on ne voit pas le temps passer quand les captures s'enchaînent! Vers 12 heures 30 je sentis que la chaleur était vraiment monté d'un cran et comme mes camarades la soif et la faim m'amenèrent à me diriger vers la véranda ombragée du domaine où nous allions déjeuner. 


La conversation fût à l'image du forum où l'idée de cette journée est née: simple et conviviale. Que nous soyons novices ou un peu plus expérimentés nous nous sommes rendus compte rapidement je pense que nous étions tous aussi passionnés par le tenkara. La conversation fût intégralement consacré à un seul sujet: la pêche! Si vous avez l'occasion d'aller pêcher sur le domaine des Pêcheurs Ardèchois je ne peux que vous conseiller de goûter la cuisine typiquement Ardèchoise de madame Ayglon qui est tout simplement excellente. 



Après avoir mangé Manu et moi faisions une séance de montage. Pour ma part il me fallait monter quelques sèches noires car celle que j'avais utilisé le matin était en piteux état. Comme toujours je privilégiai la simplicité et l'efficacité sur l'esthétique et la suite de la journée me montrera que j'avais raison de ne pas consacrer plus de temps à chaque montage. 


 Quant à Manu il nous fît une démonstration du montage de sa fameuse sauterelle "Tchernobyl". 



Il devait être quinze heures quand nous retournions à la pêche. La chaleur était un peu atténuée par le vent ce qui eut aussi pour nous pêcheurs l'avantage de mettre les poissons en poste sous les vaguelettes formées par le vent. 



Les captures furent régulières pour nous tous et on peut dire que le site des Pêcheurs Ardèchois est fait de plans d'eau où les poissons sont très actifs et combatifs.



Vers 18 heures 30 l'heure de se quitter était arrivée et nous nous quittions après avoir bu une bonne bien fraîche ensemble. Eric et moi partagions nos impressions sur ce premier Tenkara Fest et étions d'accord sur l'organisation d'une seconde édition en 2016. 


J'ai passé une excellente journée avec d'autres passionnés de tenkara et c'était le meilleure récompense possible pour le travail d'organisation et la création du site internet du Tenkara Fest qu'Eric et moi avions fait quelques mois auparavant.  
Il y aura d'autres éditions, il n'y a aucun doute là dessus et j'espère qu'à l'avenir on pourra maintenir une aussi bonne entente en ayant plus de participants car le tenkara intéresse de plus en plus de monde. Restez branchés comme on dit car Eric et moi remettront en route la mécanique pour le Tenkara Fest 2016 où nous vous accueilleront pour partager notre passion commune. 

jeudi 11 juin 2015

Découverte de la Drobie

A la veille du Tenkara Fest j'avais prévu avec mon ami Edouard de découvrir la Drobie, un affluent de la Beaume qui prend sa source sur la commune de Montselgues au sud-ouest du Parc national des Monts d'Ardèche.
Après s'être retrouvés au bourg de Joyeuse histoire de se ravitailler en produits frais Edouard et moi prenions la route qui serpente jusqu'à Sainte Melany où passe la Drobie et qu'Edouard connaît un peu sur ce secteur pour l'avoir déjà pêché.


Il était huit heures trente et la température était déjà élevée quand nous nous préparions à entrer en action. Je ne connaissais évidemment pas cette rivière et je dois dire que la beauté de ce paysage me saisit vraiment mais je n'en oubliai pas pour autant qu'avec cette chaleur la pêche serait sûrement très difficile.



En descendant vers la rivière je recherchai déjà les postes potentiels où j'aurai peut-être une chance de trouver une truite. J'en pris une en moins de cinq minutes dans un petit couloir en grande partie ombragé. Elle était petite mais j'étais content d'avoir la première truite méditerranéenne que j'ai jamais prise dans mon tamo! 


Edouard pêchait quelques mètres plus haut et avait déjà pris plusieurs sofies qui étaient très actives, fonçant sur tout ce qui atterrissait sur la surface de l'eau. Ces cyprinidés profitaient de l'inactivité des truites pour se goinfrer exactement comme le font les chevesnes qui pullulent sur certaines rivières à truite de Normandie et en prendre aussi facilement est rarement le bon signal pour une sortie de pêche à la truite. Mais l'objectif de cette journée était avant tout de faire connaissance avec Edouard que je ne connaissais jusqu'alors qu'à travers nos échanges sur le net. Nous n'étions pas là pour un concours mais pour passer une journée à la pêche sans prise de tête. 
Nous pêchions en remontant le courant, exploitant tous les postes à la portée de nos cannes mais il nous fallut constater que les truites refusaient nos imitations, aussi bien la sèche d'Edouard que ma noyée. Beaucoup sortirent de leur cachette au passage de notre mouche mais la seule qui prit ma noyée quand elle passa près d'elle la recracha si vite que je n'eus pas le temps d'amorcer un ferrage. Midi approchait, la température avait encore monté d'un cran. 


Ayant décidé de rejoindre nos voitures pour aller manger nous redescendions en pêchant et attrapant de nombreuses sofies. Certains de ces poissons atteignent des tailles très respectables comme nous l'avons constaté dans certains gours profonds où ces gros specimens vivent au calme loin des bancs de menu fretin qui se jettent sur tout ce qui ressemble à un insecte. 


Nous profitions d'une longue pause déjeuner à l'ombre discutant de pêche en général et de tenkara en particulier et il me semble que nous avons des points de vue et analyses similaires, ou très proches, sur de nombreux aspects de cette technique de pêche.
Requinqués par le casse-croûte pris à l'abri du soleil nous décidions d'aller pêcher un plus bas dans la vallée mais sans avoir beaucoup d'espoir de voir des truites par une chaleur pareil. En effet à quinze heures il faisait 35°!
Je décidai de garder au bout de ma ligne ma noyée qui m'avait fait prendre la truite du matin et je prospectai les courants mais aucune truite ne se fit prendre. Les sofies furent très nombreuses à regarder la rivière d'en haut cet après-midi là. 


Ces poissons sont particulièrement sensibles à la qualité des dérives et nous le constaterons vers 17 heures quand le vent s'engoufrera dans la vallée et fera que nous perdrons le contrôle de nos lignes ce qui est indispensable pour pêcher efficacement au tenkara.


Accablés par la chaleur et constatant que le rythme auquel les sofies viennent se pendre sous nos cannes est en nette diminution nous décidons de mettre un terme à cette sortie de pêche. Nous ne sommes pas déçus car nous savions dès le matin que ce serait difficile à cause de la chaleur et le but de cette journée était un prétexte pour aller à la pêche ensemble à la veille du Tenkara Fest.


Après avoir remonté la rivière jusqu'à nos voitures nous prenions la sage décision d'aller finir l'après-midi à la terrasse d'un bistrot du coin. J'ai passé au final une bonne journée de tenkara avec un ami passionné qui comme moi va à la pêche pour se faire plaisir. C'était pour moi une journée de découverte de cette rivière dont j'ignorais même l'existence quelques jours auparavant et je remercie Edouard de m'en avoir fait découvrir quelques coins qui sont un régal pour les yeux.