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dimanche 8 octobre 2017

Une saison de tenkara s'achève

Depuis mon retour d'Isère nous sommes entrés de plein pied dans l'été et il a rapidement pris des allures caniculaires, à tel point qu'étant donné la montée très rapide de la température de l'eau des rivières (jusqu'à 26° sur certaines) la fédération a décidé de fermer la pêche de la truite dans tous les cours d'eau dont la largeur est inférieure à deux mètres. 
Pour ma part au cours de ces trois dernières mois je ne suis allé à la  pêche que pour des sessions très courtes, une heure maximum, et toujours très tôt le matin, seul moment de la journée où les truites font preuve d'un peu d'activité.
J'ai laissé à la maison les cannes de quatre mètres et plus pour ne plus utiliser que la Nissin Royal Stage que m'a offert Fuji sensei lors de notre rencontre et également un de ses lignes tressées en fluorocarbone.


Je ne pêchai tout l'été qu'avec une seule et unique kebari qui n'est autre qu'une version "taille réduite" de ma Yamato Kebari . La plume de coq grizzly a été remplacée par une plume de faisanne et la tête est passée de brun rouille à orange fluo.



Le mois de Juillet fût excellent, les températures étaient élevées mais les conditions météo stables me permettaient d'aller à la pêche tous les matins en sachant d'avance l'état de la rivière; ce fût très différent en Août pendant lequel les orages furent nombreux.
Le mois de Septembre commença dans la pluie et les orages et fort heureusement pour les truites le niveau des rivières commença à remonter. La fermeture de la pêche pour moi s'était donc faite environ deux semaines avant la clôture officielle mais je n'avais pas de regret à avoir puisque j'avais beaucoup pratiqué pendant les mois précédents.


L'été très chaud et l'arrivée pluvieuse de l'automne a eu au moins un aspect positif: un très bon cru pour les champignons!






mardi 20 juin 2017

Tenkara Fest 2017

Cette année c'est en Isère, plus exactement à Pont-en-Royans, que nous avions rendez-vous pour la troisième édition du Tenkara Fest qui allait donc se dérouler dans le massif du Vercors.


Comme tous les ans j'arrivai le premier et prenais assez rapidement la direction d'une rivière que nous avions prévu de pêcher pendant ces trois jours c'est à dire la Bourne.  




Mais avant de pêcher je prenais le temps de me préparer un excellent déjeuner sur sa berge baignée de soleil et en profitais pour me détendre après les presque dix heures de conduite de la nuit. Il faisait très chaud ce vendredi après-midi, 28° à l'ombre pour être exact, et je ne m'attendais donc pas à ce que les truites soient particulièrement actives. La Bourne est une superbe rivière où on se sent incroyablement bien à chercher les truites même si cet après-midi là les conditions ne se prêtaient guère à la pêche de la truite.  Je consacrais donc un bon moment à observer une autre locataire des lieux. 


Rejoint par Guilhem nous décidions de monter plus en amont sur la rivière. L'ambiance commençait à sentir fortement l'orage mais nous étions confiants et voulions commencer ce weekend consacré à la pêche par de la pêche tout simplement. Malgré l'atmosphère orageuse puis le vent qui s'invita dans la partie notre pêche rencontra le succès. Notre approche simple du tenkara, fidèle au principe de base de cette pêche sportive: une canne, une ligne, une mouche, montra une fois de plus son efficacité même dans des conditions difficiles et dans mon cas sur des rivières dont je ne connaissais que le nom il y a encore quelques heures.



Cette première partie de pêche achevée nous reprenions la route en sens inverse pour rejoindre notre ami Edouard qui venait d'arriver au gîte. Nous passerons une excellente soirée qui fut suivie d'une bonne nuit de sommeil en vue de la journée qui nous attendait le lendemain. Cette seconde journée débuta par notre rendez-vous avec un pêcheur que nous ne connaissions qu'à travers les réseaux sociaux et je dois dire que comme nous nous y attendions nous avons eu le plaisir de faire la connaissance d'un pêcheur des plus sympathique et vraiment passionné par le tenkara. 


Après avoir fait connaissance nous observions la rivière où venaient d'être introduites quelques truites en vue de la "fête de la pêche" puis nous décidions d'aller pêcher sur le plateau. Chemin faisant le ciel s'obscurcît très vite et une fois arrivés à destination nous ne pouvions que constater qu'un orage avait gonflé les ruisseaux environnants et nous décidions alors de redescendre vers les gorges de la Bourne où nous avons trouvé des eaux limpides. 





Nous arrivions en milieu de matinée et même au fond de ces gorges encaissées la température était déjà très élevée. Malgré cela notre matinée de pêche dans ce décor magnifique fût couronnée de succès. Nous observerons de nombreuses mouches de Mai mais il faut bien dire qu'au cours de cette journée elles ne semblaient pas intéresser grand monde car seules des petites kebari noires furent prises par les truites.




Comme l'avait prévu la météo l'après-midi fût ponctué par un orage violent; il était près de 19 heures quand nous nous arrêtions de pêcher. 


Le lendemain la température avait fortement baissée et comme nous le constations lors de notre arrivée sur les berges de la Vernaison l'eau était légèrement teintée à cause des pluies nocturnes. Si le début de la matinée fût assez difficile la pêche devint bonne vers midi à mesure que le ciel se découvrait et que le température remontait. 


Cette fois encore la simplicité fût récompensée et toutes les truites furent prises avec des zenmai -dou. 




Dans l'après-midi je reprenais la route du nord où des orages dantesques m'attendaient et me contraignirent d'ailleurs à annuler les visites que j'avais prévu de faire en Savoie mais j'avais passé un weekend avec des amis passionnés de tenkara et c'est bien là le principal.




















mercredi 17 mai 2017

Tenkara in Focus

Depuis six mois maintenant John Pearson et Paul Gaskell nous proposent régulièrement une émission intitulée "Tenkara in Focus" qui est des plus intéressantes parce que ses contenus proviennent des meilleures sources japonaises.  Il n'y a de toute façon pas d'autre moyen d'apprendre quoi que ce soit de sérieux sur cette pêche que de s'intéresser à ses techniques authentiques. 
Si la chaîne Discover Tenkara propose une émission qui est déjà très intéressante John et Paul proposent aussi des contenus téléchargeables qui sont d'excellentes qualités et de véritables mines d'informations pour ceux qui veulent en apprendre encore plus.

Le nouvel opus est entièrement consacré à Masami Sakakibara.


J'ai eu le plaisir et le privilège d'être l'élève de Masami san et si il est connu en Occident pour son lancer il ne faut surtout pas commettre l'erreur de ne pas comprendre que ce n'est qu'un des nombreux aspects de ce qui constitue son corpus appelé Oni tenkara.
Comme je l'ai écrit à de nombreuses reprises sur ce blog ce qui fait d'un excellent pêcheur un maître du tenkara n'est pas seulement sa technique de lancer, même si dans le cas de Masami san il l'a amené à un niveau inconnu jusqu'alors, mais également les techniques de pêche qu'il développe à partir d'une observation rationnelle des poissons et de leur environnement. 

L'enseignement que prodigue Masami san est basé sur l'observation mutuelle entre le maître et son élève. Masami san ne parle aucune langue étrangère mais il est très pédagogue et sa technique pédagogique est excellente et efficace. Je me suis souvent posé la question de savoir comment Masami san transmettrait son tenkara à nous autres occidentaux si il parlait une de nos langues et je suis convaincu qu'il le ferait de la même façon car c'est tout simplement la meilleure. 
La vidéo de cinquante et une minute est très riche en informations et la combinaison des scènes de pêche de Masami san et les commentaires de John et Paul est parfaite. Elle mérite d'être regardée plusieurs fois car elle contient tant d'informations que vous n'allez pas tout assimiler dès le premier visionnage et elle met en perspective tous les aspects du tenkara de Masami san. 


En complément de la vidéo John et Paul ont également réalisé un PDF qui est très bien fait car il explique très bien le contenu de la vidéo et si les deux formats sont disponibles individuellement je vous encourage à avoir les deux car ils sont complémentaires. 

Ce documentaire et le PDF sont à mon avis la meilleure base possible pour apprendre une des techniques de tenkara les plus pointues qui a démontré son efficacité partout où Masami san est allé pêcher dans sa vie. Pour un prix très modique vous avez la possibilité d'avoir à votre disposition les meilleures informations disponibles à l'heure actuelle sur le tenkara. 


mercredi 3 mai 2017

Depuis l'ouverture.


Cela fait maintenant six semaines que la pêche est ouverte et j'y suis peu allé d'abord par manque de temps à y consacrer et parce que le printemps n'est pas vraiment parvenu à s'installer sur la région. Si les aubépines et les merisiers blanchissent tandis qu'anémones et jonquilles s'épanouissent les températures sont restées vraiment basses. 




















































Depuis l'ouverture le temps a été particulièrement sec et les ruisseaux ont vu le niveau d'eau sensiblement baisser mais les températures basses n'incitent guère les truites à l'activité. Il y a quelques semaines mon ami et maître Masami Sakakibara écrivait cette brève phrase qui à mon avis résume parfaitement ce qu'est le tenkara en tant que pêche sportive: "L'important n'est pas le nombre de poissons que je prends mais comment je les prends."
J'ai vu comme tous les ans des attroupements de pêcheurs sur les secteurs les plus facilement accessibles de certaines rivières où les associations mettent un grand nombre de truites de pisciculture, des salmo trutta findus pour être précis, et comme tous les ans ils se sont déjà évaporés laissant ainsi le champ libre pour les jours meilleurs à venir.
Si j'ai peu pêché jusqu'à présent j'y ai pris grand plaisir et ces quelques sorties m'ont aussi permis de récolter bon nombre de plumes qui me seront bien utiles. Je ne traiterai cependant pas de montage de kebari avant la fin de la saison.
J'attendais le long weekend du 1° Mai en espérant une météo vraiment printanière dont je profiterais sur les berges d'une rivière mais étant donné la tempête qui est passé sur la région ça n'a pas été possible, je me suis contenté d'une excellente lecture sur laquelle j'aurai l'occasion de revenir en temps voulu.


Je vous souhaite à tous et à toutes qui partageaient la passion du tenkara une excellente saison de pêche!

jeudi 16 mars 2017

Ouverture 2017

Comme tous les ans les derniers préparatifs pour l'ouverture se firent sans empressement le vendredi soir, la dernière chose que je fais après avoir monté les dernières kebari et vérifier le contenu de mon sac est de prendre mon permis. 


J'avais monté quelques jours auparavant des sakasa kebari mais il me fallait compléter ma boîte avec des modèles plus adaptés aux petits cours d'eau que je pêche en période d'ouverture. Les modèles en question sont en fait le même mais de plus petite taille et adaptés à la pêche en eau peu profonde.
Je prenais aussi un peu d'avance en montant celles qui me serviront dans des rivières plus larges où j'irai pêcher quand le niveau d'eau aura baissé. Pour l'instant elles resteront dans ma boîte mais sait on jamais les fortes pluies des dernières semaines ne vont peut-être pas se renouveler.


En début de soirée j'étais prêt, j'avais assez de kebari pour faire l'ouverture, j'avais imprimé mon permis qui était dûment rangé dans mon strap pack, mon sac contenait tout ce dont je pouvais avoir besoin au cours de la journée à venir. Je n'étais pas inquiet de l'état dans lequel j'allais trouver le ruisseau où j'avais prévu de me rendre pour cette ouverture car j'y avais fait plusieurs visites au cours de la quinzaine précédente et je savais que comme de nombreux autres il était en crue. 


Le samedi tant attendu j'arrivai peu après huit heures sur les berges de ce ruisseau où je fais l'ouverture tous les ans. Il faisait bon, la lumière était douce et l'eau me paraissait un peu moins grise que les jours précédents. Je ne commençai cependant pas à pêcher à peine arrivé, je préférais remonter le cours d'eau en attendant que la température monte un peu. 


























Ayant atteint un spot où j'estimais être porteur je mettais ma canne en action et commençai à pêcher. L'eau haute et froide n'étant pas très favorable il me fallut contrôler au mieux la dérive de ma kebari pour avoir une chance de la faire passer dans les trous où se tapissent les truites en pareilles circonstances. Je dus faire l'impasse sur de nombreux spots à cause du niveau d'eau élevé mais mes efforts de précision et de contrôle furent récompensés. 


L'important pour moi de toute façon pour l'ouverture est tout simplement d'être au bord de l'eau même si les conditions sont exécrables, comme l'année dernière, et que je ne peux pas pêcher du tout. Bien sûr c'est encore mieux quand la pêche est possible. Je prendrai deux belles fario dans la matinée de cette ouverture 2017 ce qui suffit à mon bonheur. 



Je repliai ma canne peu avant midi satisfait de cette matinée d'ouverture.
Comme tous les ans je pris le temps de déjeuner aux abords de la rivière avant de rebrousser chemin.
La saison ne fait que commencer et elle a bien commencé!

lundi 6 mars 2017

Encore quelques jours pour être prêt...

Nous ne sommes plus qu'à quelques jours de l'ouverture de la pêche, il est donc encore temps de se préparer pour la saison de pêche de la truite. 
Comme toujours j'aborde les préparatifs avec calme et sans hâte car je sais que quoi qu'il arrive je serai prêt.
Il a beaucoup plu ces derniers jours et il y a de fortes chances pour que ça continue, c'est donc à la dernière minute que les ruisseaux et rivières qui n'ont pas eu de crue pendant l'automne ni l'hiver vont voir leurs niveaux monter. Ca ne sert donc à rien de se précipiter puisque l'ouverture sera sans doute symbolique et la pêche en elle-même réduite à la portion congrue. 


Je ne consacre pas l'hiver à monter des centaines de mouches comme certains d'abord parce que j'ai pour habitude de n'en emmener qu'un nombre très limité avec moi quand je vais à la pêche et aussi parce que cette volonté d'accumulation compulsive ne me paraît pas être une bonne idée. Je préfère pour ma part ne monter que peu de mouches, les utiliser puis si nécessaire en monter à  nouveau une série. De toute façon la seule boîte que je porte sur moi à la pêche ne peut en contenir guère plus que deux douzaines.  


J'ai donc commencé ce matin par le montage des sakasa kebari de grande taille pour lesquelles j'ai utilisé des plumes de coq et de faisanne. Il y a bien longtemps que je n'avais pas utilisé de plumes issus de coqs de ferme, en lieu et place de coqs de pêche, mais un lecteur du blog m'a proposé de m'en fournir à condition de partager les mouches montées avec lui et ce fût un plaisir d'accepter.
Les plumes de coq de ferme ont des fibres plus longues et bien plus souples que celles des coqs de pêche mais étant donné que j'avais l'intention de les utiliser pour le montage de sakasa kebari cela ne pose aucun problème, bien au contraire. 
J'utilise les hameçons Oni qui ont été designés par Masami Sakakibara et qui sont fabriqués par une célèbre firme Japonaise, ça commence par un "G", qui est le leader mondial dans le domaine. Ils sont d'excellentes qualités et les quatre différente tailles, du 8 au 14 couvrent mes besoins. 


J'utiliserai aussi bien sûr des plumes d'aile de faisanne.
Les dubbing utilisés cette année ne seront qu'au nombre de trois: zenmai, écureuil teinté en noir et écureuil délavé. Des matériaux naturels, peu coûteux voire gratuits, et qui font des kebari solides. 


Je n'utiliserai pas ces kebari à l'ouverture, elles ne sont pas adaptées à cause de leur grande taille à la pêche en ruisseau. Si j'ai commencé par ces montages c'est qu'ils sont les plus rapides à réaliser tout simplement. 


Les sakasa kebari, surtout montées sur des hameçons de grande taille, sont essentiellement des mouches intéressantes pour la pêche vers l'aval car c'est le courant qui donne vie à leur collerette inversée. La fonction détermine la forme.