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mercredi 3 octobre 2018

Une saison de tenkara s'est achevé.

Après ne pas être allé à la pêche pendant deux mois en raison de la sécheresse qui a durement impacté les rivières je décidai d'aller faire la fermeture de la saison de la pêche à la truite Dimanche 16 Septembre pour une dernière visite. J'arrivai très tôt pour passer par la rivière au bon moment et il n'allait sûrement pas durer bien longtemps en raison du niveau d'eau très faible depuis près de deux mois. La première quinzaine d'Août avait été orageuse comme c'est souvent le cas dans la région mais ces orages étaient trop secs et n'apportèrent pas aux rivières l'eau nécessaire.


Je préparai tranquillement ma canne dans la lumière douce du matin. Je savais n'avoir pas beaucoup de temps avant que la température ne monte et que la pêche devienne encore plus difficile que ne la rendait déjà une hauteur d'eau très faible. 


Je reprenais exactement le matériel avec lequel j'avais pêché pour la dernière cette année, lors de la découverte de l'Ubaye en Juin: canne Zerosum Oni Honryu 395, level line en taille 号2.5, bas de ligne fluorocarbone en 号0.6 et un exemplaire de ma fidèle Yamato kebari. 


Je remontai en pêchant vers l'amont en ne ciblant que les endroits les plus "profonds", étrange d'ailleurs à qualifier de "profonds" des postes dans une rivière où il ne reste qu'à peine vingt centimètres d'eau, mais cela ne fût pas payant. Je ressortis donc de l'eau pour ne pas me faire repérer par les vibrations de mes pas et retournais dans l'eau ensuite pour pêcher vers l'aval un poste que je connais bien où j'ai souvent pris des truites logées sous un chablis tombé parallèlement à la rive. 
C'était le bon choix et je prendrai d'ailleurs une très belle truite que je ne sortirai qu'à peine de l'eau pour ne pas l'exposer à la chaleur.


La chaleur arriva très vite et je remontai la rivière sans pêcher sur près d'un kilomètre pour trouver un endroit ombragé et frais pour une dernière collation, la dernière que je ferai cette année avec un permis de pêche en poche. 


Cette pause me fît le plus grand bien et fût l'occasion d'observer une truite que je n'aurais peut-être pas vu si j'avais pêché. 


Après qu'elle fût repartie dans un endroit où je ne la voyais plus je rangeai mon nécessaire de cuisine dans mon sac et remontai la rivière sur environ deux kilomètres pour aller à l'endroit précis où j'avais pris ma dernière truite de la saison passée. Je repris une truite exactement au même poste mais ce n'était pas la même, elle était plus petite que celle que j'avais relâché l'an dernier.

 

Une saison de pêche de la truite est finie mais le bon point est qu'une autre commencera bientôt.














vendredi 20 juillet 2018

Tenkara Fest 2018, partie 1


Après avoir visité l'Ardèche, la Lozère et le Vercors les années précédentes nous avons cette année à l'invitation de Frédéric découvert la vallée de l'Ubaye. Cela faisait longtemps que j'avais envie de me rendre dans cette région pour y pêcher et c'était donc l'occasion parfaite.
Nous allions être cinq pêcheurs cette année à passer ensemble ce weekend dédié au tenkara et à la découverte d'une superbe rivière de montagne.
Arrivés dans la région le vendredi soir Guilhem, Edouard et moi-même étions rejoints le samedi matin par Frédéric "Tenkara Ubaye" et un de ses amis nommé Jérôme et après une discussion de retrouvailles nous quittions le village de Jausiers pour nous rendre sur les rives de l'Ubaye.



Arrivés à proximité de la zone où nous souhaitions pêcher nous nous rendions compte que comme l'avait prévu la météo le vent était bien présent et le ciel légèrement couvert; la fonte des neiges n'étant pas tout à fait finie l'Ubaye était encore un peu haute et grise mais Frédéric qui la connaît bien estimait situation n'était pas insurmontable pour des pêcheurs au tenkara expérimentés tels que nous.




Le sentier tracé par les randonneurs et les moutons que nous empruntions nous permettait d'admirer les paysages grandioses dans lesquels coule l'Ubaye. 




Après une bonne marche qui nous avait réchauffé nous arrivions sur une pente douce par laquelle nous allions accéder à la rivière. Jérôme, Guilhem et Edouard partirent vers l'amont tandis que Frédéric et moi-même allions vers l'aval. 


Frédéric fut le premier d'entre nous a rencontré le succès en capturant une jolie truite qui ne se fit pas prier pour rejoindre son élément après avoir pris la pose pour quelques photos.




Je prendrai pour ma part quelques minutes plus tard une superbe truite avec une mouche que j'emmène partout avec moi; la Zenmai-dou.
Quel plaisir de voir les truites surgir de leur cache pour prendre cette kebari qui dérive quelques centimètres sous la surface! 


L'eau était certes un peu haute et très froide mais nous étions arrivés dans le bon créneau horaire et nous aurons environ trois heures de pêche pendant lesquelles la conjugaison de nos talents avec la coopérations des truites donna d'excellents résultats.



Après une pause déjeuner bien méritée nous partions pêcher sur un petit plateau assez particulier, décor quelque peu étrange où la rivière a formé à travers dans sous bois une espèce d'archipel où entre d'innombrables îles vivent des truites. Frédéric et moi-même auront d'ailleurs l'occasion d'en observer plusieurs postées attendant que des insectes passent à leur portée. 




Nous étions à plus de deux milles d'altitude et comme nous le constations de visu il y avait encore de très gros tas de neige à fondre ce qui expliquait la température extrêmement basse de l'eau sur le plateau. En fin d'après-midi le ciel se couvrit encore un peu plus et le vent se leva faisant baisser très rapidement la température; nous supportions sans problème une veste. Les truites se faisant de plus en plus discrètes nous décidions de redescendre vers Jausiers.




Ainsi s'achevait cette première partie de notre découverte de l'Ubaye dont nous étions tous satisfaits.

Tenkara Fest 2018, 2° partie

Après une nuit réparatrice de sommeil nous partions vers le vallon de Lauzannier qui se situe dans le parc du Mercantour.


Comme l'avait annoncé la météo le ciel était très chargé et on le ressentait à la température qui est vraiment faible mais ce voile nuageux n'enlève rien à la beauté des lieux. Ce parcours de pêche bénéficiant d'une gestion patrimoniale il n'y a ici que des truites sauvages qu'il est obligatoire de relâcher.





Nous nous rendions compte quelques minutes après notre arrivée avoir été précédés par un binôme de pêcheurs dont malheureusement pour nous un qui pratiquait un wading des plus intempestifs par lequel il mettait toutes les truites en alerte. Ce sont Guilhem et Jérôme qui eurent le plus de succès sur ce parcours; pour ma part je raterai deux truites à cause de ferrages pas assez rapides et à chaque fois la même sanction: bas de ligne coincée sous un rocher.




 Il était un peu plus de midi quand l'orage annoncé éclata et nous décidions alors de redescendre dans la vallée où nous allions pouvoir déjeuner à l'abri de la pluie et ensuite pêcher à nouveau.


La pêche sur cette partie de l'Ubayette fût bien différente du fait que la rivière est bordée sur ses deux rives par des massifs d'arbres assez denses; il nous fallut donc redoubler de précision dans nos lancers.

























Guilhem pêchait devant moi en sèche, avec son fameux "Guilhem sedge", mouche très simple et très belle mais surtout très efficace si elle est utilisée par un pêcheur qui sait comment utiliser une canne tenkara. Pour ma part je pêchais les postes que Guilhem n'avait pas essayé avec ma fidèle Zenmai Dou et je pris aussi des truites. D'ailleurs sur cette section de rivière nous en prendrons tous.































Nous aurons deux heures de pêche intenses en réussite mais l'orage finît par descendre vers nous et mit fin à cette découverte de l'Ubayette. L'heure était arrivée de reprendre chacun de notre côté la route du retour. 


Encore une fois nous avions passé un excellent weekend consacré au tenkara et à la découverte de rivières magnifiques.





















dimanche 17 juin 2018

Tenkara de Mai

Le mois de Mai ayant été une longue litanie d'orages et de pluie j'ai peu pêché, j'ai en fait passé bien plus de temps à arpenter les berges des ruisseaux et rivières à la recherche de secteurs pêchables qu'à réellement pratiquer la pêche. En fait le mois de Mai qui vient de s'écouler aurait pu être un mois de Février; on n'y a pas fait ce qu'il nous plaît.


L'avantage, si je devais en trouver un à cette expérience d'un printemps pourri, est que le fait de parcourir les rivières permet de se rendre compte de l'évolution de leur état. 



Un dimanche matin sur les berges d'un de mes ruisseaux préférés je fis la rencontre de ce jeune geai et je fus intrigué de ne pas le voir s'enfuir toutes ailes dehors à mon approche. Quand il se décida à prendre son envol il se retrouva au premier battement d'ailes suspendu sous la branche sur laquelle il était posé. Je retirai ma veste et l'utilisai comme un filet pour attraper le volatile sans le blesser et je ne fus même pas surpris de voir qu'il avait les pattes emmêlées de fil de pêche agrémenté d'une grappe de plombs. Si le geai est d'ordinaire un oiseau assez vindicatif celui-ci semblait avoir compris que je ne lui voulais pas de mal et me laissa couper la perruque de fil qui le condamnait à une mort certaine. Relâché, il se posa à quelques mètres de moi et je lui tournai le dos immédiatement. 


Je trouvai finalement des secteurs pêchables aux abords des sources des nombreux ruisseaux de la région; l'état de l'eau y étant moins affecté par les fortes pluies quotidiennes y rendait la pêche possible. Il fallait pêcher court et précis et c'est pourquoi j'utilisai la Nissin Pocket Mini en 270 qui est une canne de premier choix pour la pêche des ruisseaux. 



Depuis quelques jours les orages et la pluie ont cessé alors il ne reste plus qu'à attendre que les rivières trouvent leur parure d'été pour retourner les visiter.


lundi 23 avril 2018

Tenkara printanier.

Depuis l'ouverture de la pêche de la truite le mois dernier la météo a été si mauvaise que je n'ai pas pu aller à la pêche une seule fois; la plupart des rivières ayant vu leurs eaux se teinter fortement. J'ai pourtant vu bon nombre de pêcheurs s'acharner sur quelques ruisseaux tout au long du mois, sûrement de ces gens qui tiennent à "rentabiliser" leur carte en garnissant leur congélateur de ces fameuses truites Findus dont on nous vante tant les mérites. Heureusement la semaine dernière nous avons vu enfin des conditions printanières s'installer.  




Enfin du bleu dans le ciel et du blanc, du rose, du jaune, du violet sur les berges! Et le raffut de la faune volante des sous-bois. Le printemps a enfin commencé! 


Je commençai à pêcher un peu en amont d'où je m'étais arrêté à l'ouverture. Un secteur intéressant, étroit et encombré où la discrétion et la précision des lancers sont impératifs pour celui qui ne veut pas passer son temps à décrocher sa kebari des branches et des ronces et qui a bien envie de faire visiter son tamo à une truite.



La précision de nos lancers est, les pêcheurs de truite le savent tous, un des facteurs les plus importants dans la réussite de la pêche de la truite à la mouche. J'en emporte très peu de kebari et si je les perds dans les arbres ou les ronces je n'ai plus rapidement qu'à faire demi-tour et rentrer chez moi.  Mon ami Adam Trahan avait d'ailleurs écrit un excellent article sur le sujet et n'oublions pas que nos kebari seront vues en mouvement par des animaux qui n'ont sûrement pas la même vue que nous. 



Je pêchai avec la même matériel qu'à l'ouverture c'est à dire une canne Nissin Kawashi 320 et une level line Oni-ryu 号2.5. Les conditions étant idéales pendant les deux matinées de ce weekend les truites répondirent favorablement à mes sollicitations.  



J'en profitai au maximum et j'étais comme toujours complètement absorbé par ma pêche et au cours de ces deux matinées je fis la même erreur et chaque matin vers 10 heures 30 je sortais de ce secteur étroit et encombré pour arriver à un endroit où le ruisseau s'élargit et ce fût la fin de ma partie de pêche. 




Je pris une dernière truite sous les branches tombantes d'un buis qui forment un abri contre la berge puis celle-ci retournée à son élément je repliai ma canne et rebroussai chemin. La température avait monté et les truites n'étaient plus aussi coopératives que celles des zones ombragées. 


Mais je ne le regrettai pas car j'avais passé deux très belles matinées de printemps.