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dimanche 13 décembre 2015

Japan Kebari: Hiromichi Fuji


En Juillet dernier lors de mon séjour au Japon j'ai eu l'opportunité et le privilège de rencontrer un personnage clé de l'histoire du tenkara moderne: Hiromichi Fuji. 
Il fût une des premières personnes à utiliser le tenkara comme une technique de pêche sportive et non plus une pêche commerciale et il a joué un rôle central par le travail fourni dans la conception de cannes et de lignes. Au cour de l'après-midi que j'ai passé dans son atelier nous avions à tour de rôle monté des kebari que nous avions échangé avant de nous quitter.


Fuji-sensei monte encore aujourd'hui lui-même toutes les kebari vendues par la firme NISSIN, sa très longue expérience du montage est perceptible à la rapidité avec laquelle il monte des kebari belles, simples et dont l'efficacité en pêche ne fait plus aucun doute nulle part depuis longtemps. Son étau fixé sur son bureau dans une position très basse dénote une économie de gestes et si la table est entièrement recouverte de matériel et de matériaux Fuji-sensei sait parfaitement où se trouve chaque objet.


Les kebari que Fuji-sensei monta ce jour là sont faites sur des hameçons Maruto de taille 号7 et 号6.


Ce premier modèle est inspiré des modèles de kebari très anciens utilisés par les derniers pêcheurs professionnels dont Fuji-sensei s'est inspiré pour faire du tenkara une pêche sportive.


Ces kebari ne sont ni des "mouches sèches" ni des "mouches noyées" car comme le dit Fuji-sensei lui-même: "C'est le pêcheur qui adapte son utilisation de ses kebari à la situation."
La technique de Hiromichi Fuji est basée sur l'héritage des pêcheurs professionnels et sur son observation des poissons. 


Les kebari de Fuji-sensei sont montées de la façon la plus adaptée à cette technique qui exige une très grande délicatesse de présentation. L'économie de matériaux n'est pas qu'une question d'esthétique. 


Aujourd'hui encore Fuji-sensei est actif dans la communauté tenkara au Japon par le biais du Kyoto Kitayama Tenkarakai, en participant à de nombreuses manifestations sur le thème du tenkara et en collaborant à la conception de cannes et de lignes pour Nissin. 

samedi 5 décembre 2015

Japan Kebari: Yuzo Sebata

Lors de mon voyage au Japon j'ai, comme le veut la tradition, échanger des kebari avec des pêcheurs que j'ai rencontré. La première étape de mon périple m'a donné l'opportunité de rencontrer Yuzo Sebata qui m'a fait cadeau de kebari qu'il a monté pour me les offrir.


Sebata-san monte ses kebari sans étau et avec pour seul outil une paire de ciseau. Il utilise des hameçons Gamakatsu Kantsuki Yamame en taille 号8 ou 9.
Nous avons tous vu sur internet des kebari inspirées de celles-ci mais il est rare de voir des reproductions réalisées avec les mêmes matériaux utilisés par Sebata-san notamment le modèle au centre de la photo dont le corps est fait de ruban autofusant habituellement utilisé par les électriciens. La zenmai-dou de Sebata-san est quant à elle montée comme une sakasa kebari mais le noeud final est réalisé derrière la collerette après que le fil de montage ait été enroulé à spires larges autour de la hampe de l'hameçon afin de solidifier le montage.


Sebata-san utilise aussi bien des plumes de cou de coq, de poule ou de flanc de perdrix pour ses montages...en fonction de ce qu'il a disponible quand il a besoin de monter des kebari.


Les kebari de Sebata-san sont simples parce qu'elles sont le fruit d'une longue évolution et en adéquation avec une technique. Ceux qui sont considérés au Japon, et ailleurs par les passionnés sincères, comme des maîtres du tenkara sont ceux qui ont mis au point des techniques qui leurs sont propres. 


Je ne suis sûrement pas le seul à l'avoir remarqué mais ces excellents pêcheurs dont Sebata-san fait partie depuis cinquante ans maintenant sont tous restés fidèles au principe de base du tenkara: une canne, une ligne, une mouche.




mercredi 11 novembre 2015

La canne NISSIN Zerosum Oni Honryu 450 (2° Partie)

Samedi matin levé aux aurores je consultai les bulletins météo qui nous annonçaient l'arrivée imminente d'une grosse dépression qui dans quelques jours nous apporterait vent et pluie je décidai donc de ne pas perdre de temps et prenais la route pour profiter de quelques belles heures à la pêche. Je n'emmenai que le strict minimum: épuisette, canne, ligne, kebari. 


Le jour levé, la lumière resta discrète. Ca allait une journée typique de Novembre: grisâtre. Il y avait un peu de vent mais rien d'inquiétant. Je trouve cependant un avantage à ces conditions: on n'a pas besoin de lunettes polarisantes pour visualiser les poissons et j'en observais plusieurs près du bord pendant qu'assis sur un banc je préparai ma canne. 


Je nouais à mon bas de ligne une zenmai-dou . Mon premier lancer s'adressai à une Arc-en-ciel qui ne fît pas de manières quand la fameuse kebari coula lentement devant elle...La canne Zerosum Oni Honryu ne permet pas seulement des lancers longs et précis mais aussi délicats.


La matinée commençait bien! Il y a sur ce plan d'eau une minuscule île autour de laquelle gravitent habituellement bon nombre de truites mais plusieurs pêcheurs s'y affairaient déjà, je décidai donc d'aller vers un autre coin. Ce fût un choix judicieux car l'endroit sur lequel j'avais décidé de jeter mon dévolu révéla la présence de nombreux saumons de fontaine. 


Je ne regrettai pas de ne pas pêcher le spot initialement prévu car en y jetant en oeil de temps à autre il me semblait que pas grand chose d'excitant ne s'y passait. Je pêchai calmement laissant un  peu de temps s'écouler entre chaque prise pour que les poissons convoités ne prennent pas la fuite ou descendent plus en profondeur où je ne les verrai plus. 



Ma stratégie fût payante car je n'eus que très peu d'échec.


Malgré la brise qui augmentait au fil du temps la canne fît un excellent travail, mes lancers restaient précis et délicats et je n'eus qu'à me déplacer un peu pour me placer de façon à ce que ma kebari dérive naturellement. J'utilisai une ligne Fujino Soft Long Type de sept mètres et bien que cette ligne ne soit pas aussi dense qu'une ligne en fluorocarbone je ne rencontrais pas de problème majeur. 


La canne est très sensible, n'émet pas de vibrations quand un poisson est au bout de la ligne mais transmet très bien toutes les sensations du combat. 


En fin de matinée je décidai de faire une pause pour déjeuner et c'est là que la pluie annoncée pour la semaine suivante arriva. N'étant pas équipé pour pêcher sous la pluie je prenais mon temps en repensant à cette matinée très agréable de pêche à vue. Après un bon café je reprenais la route avec de nouveaux et agréables souvenirs de pêche.



vendredi 6 novembre 2015

La canne NISSIN Zerosum Oni Honryu 450 (1° Partie)

Jusqu'à présent les cannes tenkara étaient conçues pour pratiquer la pêche au Japon mais avec le développement international il allait se poser un nouveau défi aux fabricants qui est de mettre sur le marché des cannes parfaitement adaptées au marché occidental. Masami Sakakibara a relevé avec succès le défi pour Nissin en concevant, encore une fois, une canne d'exception: la Zerosum Oni Honryu 450. 


Comme toutes les cannes tenkara Japonaises celle-ci est présentée dans une boîte, la housse étant en velours d'un violet pâle de belle qualité. L'esthétique générale est sobre et très réussie; la canne est noire laquée et seule une bande de fibre de carbone tressée entourée de fins liserés chromés est visible au bout du premier brin.

























Bien entendu cette canne a été fabriquée au Japon, gage de qualité s'il en est. 


Les caractéristiques théoriques de cette canne sont les suivantes:   

Longueur: 4.50 m
Brins: 9
Repliée: 64 cm
Poids: 100 gr
Diamètre scion: 0.65 m  
Diamètre talon: 13.3 mm
Bas de ligne conseillé: 号0.8 à 号1.5 (de 0.148mm à 0.20mm)
Composition: 97% Graphite 

Ma Zerosum Oni Honryu pèse 98.8 grammes sans le bouchon de scion, donc prête à pêcher, et mesure 4, 485 mètres. La longueur repliée est de 63.5 centimètres avec le bouchon de scion en place.
La poignée, longue de trente centimètres, est réalisée dans un liège de très bonne qualité et sa subtile forme en "dos de chameau" la rend particulièrement confortable. L'enjoliveur est en aluminium chromé et il s'ajuste parfaitement à la poignée.



Le bouchon de scion est en nylon, il tient parfaitement en place. Le bouchon de talon est fait lui aussi de nylon, il est arrondi pour plus de confort notamment pour les pêcheurs qui tiennent leur canne dans une position très basse. Il est moleté pour faciliter le serrage et desserrage.  
A la réception de la canne je l'ai désassemblé comme je le fais toujours et pu constater qu'il n'y avait aucune poussière à l'intérieur du blank ni dans le pas de vis du bouchon de talon ce qui démontre qu'un grand soin a été apporté au contrôle qualité de cette canne en production. 


Comme toujours chez Nissin la fixation du lilian sur la canne est parfaitement réalisée. 


Cette canne ne porte pas de mention de son action mais c'est une "6:4" et j'en profite pour faire une brève digression sur le sujet: ce n'est pas la canne qui vous fait lancer "bien" (même si une canne bien équilibrée est un plus) c'est vous en fouettant correctement, en effectuant le mouvement "arrière" et le mouvement "avant" à la même vitesse et en les bloquant au bon moment qui permettrez le chargement de la canne en énergie et le déploiement correct de la ligne.
Lors de mon séjour chez Masami-san j'ai eu la chance de pouvoir tester cette canne alors qu'elle était tout juste disponible au Japon et je dois dire qu'elle m'a très agréablement surpris.
Equilibrer une canne de cette longueur est particulièrement complexe car il faut éviter une sensation de lourdeur dans le scion mais que celui-ci soit assez puissant pour transmettre l'énergie des lancers et qu'il soit solide et avec la Zerosum Oni Honryu ces trois aspects sont réunis.
La canne est très agréable, malgré sa longueur elle ne demande que peu d'effort même si vous pêchez en level line de faible diamètre. Comme je l'ai toujours pensé, et écrit à de nombreuses reprises, une canne de tenkara vraiment bonne est versatile et donne d'aussi bons résultats avec tous les types de lignes et la Zerosum Oni Honryu ne fait pas exception à la règle. Elle permet de lancer avec précision et délicatesse que vous utilisiez une ligne parallèle, conique ou tressée.

J'ai demandé à Masami-san de décrire en quelques mots les idées qu'il avait mis en jeu pour la conception de cette excellente canne et voici ce qu'il m' a envoyé:

-Pouvoir pêcher de gros poissons avec une canne réellement adaptée et ainsi limiter les risques de perdre de beaux specimens.
-Pouvoir lancer plus précisément, et sans effort, qu'avec n'importe quelle autre canne de même longueur déjà existante.
-Obtenir un meilleur équilibre que sur les autres cannes de longueur égale. La majorité des cannes de 4,50 mètres ont trop de poids dans le scion.

Essayez cette canne et vous l'apprécierez et prendrez beaucoup de plaisir à pêcher avec elle. Bye!







dimanche 25 octobre 2015

Petite balade sur la Bérence

J'ai profité cette semaine d'un après-midi baigné de soleil pour aller une balade sur les rives de la Bérence, ruisseau local que j'aime beaucoup et sur lequel je fais quelques sorties de pêche tous les ans depuis de nombreuses années.  Au fil des ans je n'ai malheureusement pu que constater la dégradation de l'état général de ce ruisseau qui est de plus en plus embâclé avec l'inéluctable conséquence de l'envasement de nombreux secteurs que finissent par déserter les truites.


Attristé par ce spectacle je m'éloignai et remontai à travers les bois.


Malgré les quelques pluies récentes et la température qui est relativement élevée pour la saison je n'y trouvai pas un seul champignon comestible. Comme dans de nombreuses hêtraies la collybie muqueuse est probablement l'espèce la plus fréquente et il ne me viendrait pas à l'idée d'en manger! 







mercredi 7 octobre 2015

Tenkara Fly Angles

Il y a quelques jours Anthony Naples, éditeur du blog Casting Around, me demandait de participer à une série d'articles sur les mouches tenkara communément appelées "kebari" et j'acceptais avec plaisir. J'ai toujours apprécié ce qu'a publié Anthony sur son blog, c'est donc pour moi un honneur d'y faire une apparition. Si ma contribution vous intéresse il ne vous reste pour la consulter qu'à cliquer ici


Si vous ne connaissez pas encore l'excellent blog d'Anthony profitez en pour le parcourir car c'est un blog d'excellente facture . 

mardi 22 septembre 2015

Une saison s'achève...

Dimanche s'achevait la saison de la pêche de la truite dans les rivières de première catégorie et j'ai suivi le rituel de cette dernière journée de pêche de la truite. Il a plus régulièrement ces dernières semaines et la rivière où j'allai pêcher porte déjà ses parures automnales: l'eau est haute, froide et commence à charrier les premières feuilles mortes. Mais la saison est faite, ce n'est pas le jour de la fermeture qu'on rattrape une saison de mauvais cru,  ce n'est que l'occasion de dire au revoir à une rivière qu'on aime bien pêcher et si on prend quelques truites ce n'est qu'encore mieux. 


Je partais donc en début d'après-midi équipé du strict minimum, ce dont un pêcheur au tenkara ne devrait jamais s'éloigner: une canne, une ligne, une kebari. L'excellent Charles Mingus a un jour dit: "Faire de quelque chose de simple une chose compliquée est un lieu commun mais faire de quelque chose de compliqué une chose simple, génialement simple, c'est ça la créativité."
La matinée avait été couverte mais ce début d'après-midi était flamboyant, il faisait même chaud. Je marchais au bord de la rivière sans pêcher puis j'arrivais à l'endroit où j'allais essayer de prendre les dernières truites fario de l'année. Chemin faisant je ne rencontrerai personne, nous sommes de moins en moins nombreux chaque année à pêcher cette rivière. 


La partie amont de ce spot est peu profonde, le courant enrichie l'eau d'oxygène avant qu'elle n'arrive dans un virage à angle droit où la profondeur grandit. Suivant le niveau et la température de l'eau les truites se placent dans la partie agitée ou dans la partie plus calme. Je pêcherai avec le matériel que j'avais c'est à dire ma fidèle Oni Type 2, une ligne conique de cinq mètres et une Takayama sakasa kebari. Après quelques lancers je prendrais la première truite. 


J'en perdrais juste après une qui elle se décrocha après avoir fait un maximum de remue-ménage; il y eut donc après son coup d'éclat un long moment de calme. J'en profiterais d'ailleurs pour aller dans le bois qui borde la rivière mais n'y trouvais pas le moindre champignon comestible, je n'en ramènerai que quelques plumes de corbeau et de ramier. Utiles mais immangeables! Revenu au bord de l'eau je reprends ma canne et décide de faire l'impasse sur la partie courante de ce point. Je remonte d'une quinzaine de mètres pour pêcher une zone calme où je prends deux truites. Deux beaux specimens de truites Normandes comme je les aime avec leurs flancs gris et jaunes. 


Il est à peine seize heures et je sens déjà que la chaleur commence à baisser, la lumière perd en intensité, la deuxième truite retournée à son élément je replie ma canne et range ma ligne sur sa bobine. Sur le chemin du retour la baisse de la température se poursuivra et arrivé chez moi la pluie commença au moment même où je refermai la porte.


Une saison vient de s'achever, pas "une de plus" car elles sont toutes différentes et pour moi la saison 2015 a été exceptionnelle.


mardi 8 septembre 2015

Ma rencontre avec Masami "Tenkara-no Oni" Sakakibara (3ème Partie)

Le lendemain nous pêcherons le même torrent mais plus en amont. 
J'avais déjà vu des videos et des photos de pêcheurs Japonais pêchant au pied des barrages et cette fois c'était à mon tour de m'essayer à cet exercice de style. Il y a bel et bien des iwana au pied de ces cascades encore faut il les atteindre. Après quelques essais je parvenais à faire descendre ma kebari en profondeur et j'eux la première touche. Le poisson se décrocha au moment où il émergeait de l'eau mais Masami-san me félicita car c'est très difficile de sentir la touche d'une iwana dans un courant aussi violent. 


Nous gravissions lentement les berges du torrent, explorant un à un tous les postes susceptibles d'abriter ces poissons très discrets que sont les iwana.


L'iwana étant un poisson très peu mobile c'est à vous de faire passer votre kebari dans son champ de vision de façon convaincante. Masami-san n'insiste jamais sur un poste, si le poisson ne réagit pas quand il pêche vers l'amont, il remonte la rivière de quelques mètres et essaie le même poste en pêchant vers l'aval. Son approche des postes est des plus discrètes et c'est payant car il excelle dans la capture des poissons à très faible distance.


Une approche discrète, des lancers précis et un bon contrôle de la dérive sont les clés du succès. J'eus en plus le plaisir de prendre encore une yamato iwana avant que nous arrivions au point culminant de notre aventure. N'étant pas équipé nous ne pouvions pas monter la cascade qui se trouvait devant nous alors nous sommes redescendus dans la vallée.


Nous y trouvâmes une rivière dont l'eau s'était bien éclaircie, le niveau paraissait encore un peu élevé à Masami-san mais cela devait lui sembler correct car il m'invita à pêcher. 


Cette fois j'étais le seul à pêcher et ce fût pour moi un immense plaisir et un privilège de pratiquer sur cette rivière sous l'oeil avisé de mon ami et maître. 


Je pris quelques amago de toute beauté et en pleine forme. J'étais satisfait de ce résultat et force était de constater que le débit élevé de la rivière suite au typhon leur avait bien profité, ils étaient en pleine forme. 


La météo qui avait été maussade et capricieuse tourna au grand beau temps comme nous quittions les montagnes. Toutes les bonnes choses ont une fin et je devais retourner à Tokyo pour prendre l'avion qui me ramènerait à Paris. Je remerciai chaleureusement Masami-san et Coco pour leur accueil et d'avoir partagé avec moi leurs immenses connaissances et expériences du tenkara. A bientôt mes amis!


Mon séjour au Japon a été un grand moment du point de vue de la pêche évidemment mais aussi et surtout une formidable expérience humaine car j'y ai rencontré des personnes simples, accueillantes et généreuses. Et je n'ai aucun doute sur le fait que ce séjour où j'ai eu la chance de rencontrer certains des meilleurs connaisseurs de cette technique de pêche va avoir une grande influence sur ma propre expérience du tenkara.










dimanche 6 septembre 2015

Ma rencontre avec Masami "Tenkara-no Oni" Sakakibara (2ème Partie)

Le typhon était passé et avait fait pas mal de dégâts dans la région comme nous le constations en regardant les journaux télévisés du matin. Mais cela voulait dire également que nous allions maintenant avoir des conditions météorologiques plus clémentes et nous rassemblions nos affaires avant de quitter la domicile de Masami-san pour remonter vers le nord pour pêcher une rivière que Masami-san affectionne.
Quand nous arrivâmes dans la vallée tant convoitée ce fût un spectacle de désolation que nous avions sous les yeux, le niveau de la rivière était très élevé et l'eau était boueuse. Nous n'avions donc pas d'autres solution que de remonter plus vers le nord et les hautes montagnes pour avoir une chance de trouver des eaux claires. 

                                  
Nous trouverons notre bonheur assez rapidement car Masami-san connaît cette région comme sa poche. Les premières prises ne se firent pas attendre; ce torrent est peuplé de superbes iwana et malgré une météo des plus capricieuses je mettais à profit tout ce que j'avais appris à Tadami, sur l' Itoshiro et bien sûr les précieux conseils de Masami-san qui est un guide de première classe pour me donner l'occasion d'enchaîner les réussites. 


Grâce à ses conseils avisés et le cours de lancer de la veille j'ai vraiment amélioré ma technique. La réussite repose uniquement sur la technique. Je n'irai pas jusqu'à dire que je "maîtrise" le sujet car le tenkara est un apprentissage perpétuel mais je pense avoir fait honneur à ceux qui ont partagé un peu de leur savoir faire avec moi. 


Masami-san pêcha aussi évidemment, c'était pour moi l'occasion de faire des pauses et d'apprendre en l'observant. Nous connaissons tous son tenkara de grandes rivières mais son genryu tenkara est aussi très efficace. 


Ce premier après-midi de pêche fût évidemment pour moi un moment mémorable, pêcher en montagne avec Masami Sakakibara comme guide était un rêve qu'il y a peu de temps encore je croyais irréalisable. Je ne vis pas le temps passer, totalement absorbé par la pêche qui fût vraiment très bonne. La lumière commençait déjà à baisser quand nous repartions vers notre logis aux confins de ces montagnes majestueuses. Si le Japon est le pays du soleil levant il est aussi celui du soleil couchant, la nuit tombe tôt et sans coup férir même en plein été.


La soirée fût l'occasion de rencontrer des amis de Masami-san qui se joindraient à nous le lendemain pour pêcher. Ce fût également l'occasion de goûter le meilleur okonomiyaki que j'ai jamais mangé. L'ambiance était vraiment conviviale comme nous étions sûrs de l'avoir en étant entre membres de la Team Oni.